En visite à Limoges vendredi 25 janvier, le Ministre Blanquer a finalement annoncé le maintien d’un rectorat et d’un recteur dans chacune des  3 académies de Bordeaux, Limoges et Poitiers. C’est un premier recul très important !

Pour mémoire, l’annonce concernant le devenir du rectorat de Limoges devait être faite fin mai 2018 … et s’éloigne le scénario initial prévu par M Blanquer,  qui avait annoncé au printemps dernier, lors d’une visite d’école en Creuse, que la Réforme Territoriale, votée sous le Gouvernement Hollande (et que la FSU avait dénoncée et combattue en toute indépendance politique, contrairement à d’autres organisations syndicales), s’appliquerait … en clair que seul le rectorat de Bordeaux serait maintenu.

La FSU 87 avait alors pris l’initiative d’une action intersyndicale avec toutes les organisations de l’Académie. Une pétition en ligne avait été lancée, recueillant plus de  6000 signatures. Une réunion publique était organisée à Landouge le 14 juin suivie d’un rassemblement devant le Rectorat le 27 juin, auquel nous avions convié les élus et partis politiques qui se sentaient concernés. Sans oublier les pique-nique des personnels du Rectorat les les mardis et jeudis midis devant le rectorat .

On peut dire sans ambigüité que ce maintien est le fruit de longues semaines de mobilisation ; les autorités rectorales nous l’ont d’ailleurs confirmé à deux reprises.

Ce n’est pas tous les jours que la mobilisation paye,  … SATISFACTION !

Pour autant, il faut être très prudent, alors …VIGILANCE !

 

Pour la FSU qui sait décrypter  les propos du Ministre de l’Éducation Nationale, l’annonce ne lève pas toutes les inquiétudes. Plusieurs annonces du Ministre, détaillées dans une dépêche AEF et sur France3 restent inquiétantes puisqu’il envisage :

–  Mutualisations et réorganisations des services ;

– Spécialisations  à compétences régionales des sites (une option est mise sur la formation professionnelle dans l’académie de Limoges) ;

– Implantation du siège du futur rectorat de région académique restant à définir, tout comme ses compétences  ;

– Mobilité des personnels non exclue (sans précision sur la nature de la mobilité, géographique ou fonctionnelle) ;

– Compétences renforcées des DASEN.

En résumé, le retour des préconisations du rapport Weil  …soit une fusion déguisée si de telles orientations allaient au bout.

Les personnels du rectorat restent donc inquiets et vigilants. Inquiets sur leur devenir car tous les services ne pourront pas s’articuler autour de la formation professionnelle  ou d’un autre service   à   portée   régionale. Inquiets sur  l’impact   d’une   telle   organisation   non seulement pour eux mais aussi pour les usagers des 3 académies. Vigilants car si leurs mobilisations ont permis pour l’instant, la sauvegarde d’un recteur et de son cabinet, la mobilisation reste encore d’actualité, avec l’ensemble des syndicats de la FSU, pour le maintien de tout le reste… Tous les personnels de l’Académie seraient impactés, sous diverses formes (gestion des carrières, des mouvements, éloignement géographique des services et des interlocuteurs …)

La vigilance et la mobilisation sont donc toujours à l’ordre du jour !

 

Claire Bourdin (co secrétaire académique du SNASUB-FSU)

Nicolas Villacampa et Christophe Tristan (co-secrétaires FSU 87)

Dernière minute : Les académies ne fusionneront pas : une première victoire!

Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé devant la Commission des Affaires culturelles et de l’Éducation de l’Assemblée nationale qu’il y aurait un maintien de tous les rectorats et de tous les recteurs.

La FSU, opposée depuis 2015 à la perspective de fusions des académies, contestant un par un les arguments présentés à l’appui de ces projets, n’a pas ménagé ses efforts pour mobiliser les personnels sur ce sujet, défendre leurs métiers et leurs expertises professionnelles, la proximité et les bons niveaux d’organisation, de pilotage et de gestion du service public d’éducation.

Ce premier pas en arrière du Ministre quant à l’orientation de fusions généralisées annoncée au mois de juillet 2018 est une première victoire pour les personnels et le service public d’Education.

La FSU reste vigilante, notamment en ce qui concerne les académies de Caen et de Rouen, où elle demande la nomination d’un recteur ou d’une rectrice pour chacune d’entre elles. Elle refusera les réorganisations de services qui seront opérées sous la contrainte d’insuffisances de moyens et de dégradations des conditions de travail des personnels, et qui n’auraient alors aucune justification en termes de renforcement et d’amélioration du service public.

Malmenée depuis trop longtemps, l’administration des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, aux niveaux central et déconcentré, exige d’être au contraire confortée.